Plus
de quarante ans d’indépendance, et toujours pas d’horizons
meilleurs.
Pourquoi donc ? Parce qu’on a toujours besoin de diviser pour
mieux régner. Simpliste comme réponse à une
interrogation qui taraude tout un peuple depuis, non pas ces douze
dernières années, mais depuis quarante ans. Ca reste
vrai dans les deux cas. Excepté que cette guerre civile qui
sévit en Algérie, a fait bien plus de morts en peu
de temps : 200 000 et quelque 7000 disparus. Aujourd’hui,
l’Algérie relève la tête. La dernière
élection présidentielle a été cocasse.
Abdelaziz Bouteflika rempile, élu à une majorité
des voix élastiques, en l’espace de deux jours. Mais
élu pour toujours, faute de mieux. En attendant, on peut
râler, s’interroger sur le sens à donner à
cette réelection, sur le pari fait par le «nouveau
» président sur l’avenir de son pays… il
n’en reste pas moins que l’économie se redresse
(il n’y a jamais eu autant de business, de trabendo, et de
containers sur le port, que ces dernières années)
et les Algériens espèrent à nouveau. Aspirent
à des jours meilleurs. Faut-il encore qu’ils aient
le temps d’y goûter avant de grossir le nombre de tués
par accident de la route. L’autre fléau de l’Algérie.
L’Italie, à côté des tueurs algériens
déglingués du volant, fait figure de madone.
D’Alger à Béjaïa en passant par Oran, Djanet
… la survie continue, les yeux des mères pleurent enfants
ou maris disparus, les jeunes de Kabylie et d’ailleurs entretiennent
leur révolte, la clochardisation qui touchait hier les hommes,
«gagne» aussi les femmes (et leurs enfants), répudiées
ou frappées par le terrorisme, et livrées à
elles-mêmes dans les rues d’Alger. Par ailleurs, la
vie continue. Les jeunes (garçons et filles) urbains, s’habillent
dernier cri, sortent, dansent en boîte, vont à la plage,
étudient fument, boivent pour certains,, ont tous leur mobile
(quand on ne leur fauche, à l’arraché, en pleine
rue). Oui l’Algérie bouge et va mieux sans terrorisme
à toute heure… et malgré tout.
Nous ne prétendons pas au gré des images présentées
donner des réponses, mais seulement montrer une culture d’un
pays qui se transforme au gré du temps, et qui paradoxalement
veut conserver ses traditions. Deux reportages et devoir de mémoire.
En Kabylie, ou l’architecture comme les gens ont suivi l’évolution
du temps ; dans le grand Sud, ou les touaregs essaient, malgré
de longues années de disettes sans tourisme, de vivre et
conserver leur culture… malgré tout.
Faisons le rêve, comme aimait à le dire un grand monsieur
de la cause noire, Martin Luther King, faisons le rêve de
« transformer la cacophonie de notre nation discordante en
une merveilleuse symphonie de fraternité ».…
et plus jamais sous le joug du terrorisme. Inch’Allah.
©
Yazid Bekka |