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Haïti, pour le meilleur et le pire
Par Yazid Bekka






C'est l'histoire d'une petite île, située dans les Caraïbes, qui attend la fin des hostilités, les fleurs mûres, les noix de coco, la pluie et l'arrivée du Sauveur. Alléluia !
«Jésus sauver Haïti , merci Saint-Esprit, Nous n'avons point honte d'être noir car cette couleur est nécessaire pour le monde, Bon Dieu donner l'argent si vous savoir prier !» Alléluia !

Située dans l'île de l'Hispaniola, Haïti est la plus grande île des Antilles (après Cuba, bien évidemment), qu'elle partage de manière plus ou moins austère avec la République Dominicaine, où chaque Haïtien croit encore au « Saint-Domingue Way of Life ». Mais c'est surtout l'un des pays les plus pauvres au monde. A Port-au-Prince la capitale, on peut y côtoyer le meilleur et le pire. De somptueuses villas et des édifices gouvernementaux splendides à deux pas de bidonvilles, d'ordures ménagères en plein centre-ville, en lisière du marché. Des travailleurs de force, comme au moyen-âge, des porteuses d'eau, des ramasseuses de charbon de bois…. Si l'eau potable manque, la nourriture aussi. Le peuple reste digne et humble, incroyablement croyant, mais quelque fois aussi violent. Le père Aristide, président nommé par le maître du monde voisin, l'Américain, en a fait les frais. L'exil a été son salut.
Regard sur ce pays en noir & blanc et en couleurs, sur un peuple bon,artiste peintre tendance naïve, qui aura tout connu. De la colonisation espagnole, française, à la révolte des esclaves menée par Toussaint Louverture à la fin du XVIIIe siècle, en passant par l'époque des Duvalier et ses Tontons Macoutes, ses guerres civiles et enfin la démocratie de fer du père Titide l'américain, jusqu'à Jeanne la Tempête qui vient semer le trouble et jouer la Faucheuse dans les Gonaives, et faire plus de 1300 morts, plus de 1100 disparus, 3000 blessés, et 300000 sans abri. Triste anniversaire du Bicentenaire pour l'île.

©Yazid Bekka

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